entete

LE WAGON 2419-D DE L'ARMISTICE

En JUIN 1940  :
Le gouvernement du Maréchal Pétain sollicite l’armistice. Désireux de laver l'humiliation de 1918, Hitler exige de signer celle-ci à Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le wagon historique où le maréchal Foch et les plénipotentiaires allemands se retrouvèrent pour l'Armistice du 11 novembre 1918. L'idée lui en est venue un mois plus tôt, lors de l'offensive victorieuse de ses chars sur Abbeville. Selon le récit du journaliste américain William Shirer présent sur place, le Führer arrive en Mercedes dans la fameuse clairière le 21 juin à 15h15. Il prend le temps de décrypter l'inscription en gros caractères : «Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l'Empire allemand, vaincu par les peuples libres qu'il avait essayé d'asservir». Puis il entre dans le wagon historique et s'assoit à la place où s'était tenu le maréchal Foch.

rethondesHitler à Rethondes

21 JUIN 1940 au MATIN :
La délégation française arrive. Elle se compose du général Huntziger chef de délégation, de l’amiral Le Luc, du général d’aviation Bergeret et de Léon Nedel ancien ambassadeur à Varsovie. Hitler qui savoure son succès se trouve déjà assis à l'intérieur du wagon entouré de Goering, Hess, Ribbentropp et des membres du haut commandement allemand dirigé par le général Keitel. Ce dernier donne, debout, lecture, des conditions de l’armistice, que les Français doivent accepter sous peine de reprise des hostilités :
⁃ La France sera séparée en deux zones, celle au nord occupée par les Allemands, celle du sud restera "libre".
⁃ La France devra financer la présence de l'armée allemande dans le pays.
⁃ L'armée française sera réduite à 100 000 hommes.
⁃ L'aviation comme la flotte seront démobilisées, cette dernière devra se maintenir dans ses ports d'attache.
⁃ "Le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich et qui se trouvent en France" (art. 19 alinéa 2). Cette clause touche les Allemands ayant fui le régime nazi.
wagonLe wagon (vue intérieure).

22 JUIN 1940
Au sujet des conditions d’armistice, Huntziger les qualifie de « dures mais non déshonorantes ». Après de légères tentatives de négociation, les clauses sont acceptées et l'armistice signé.

LE LONG PERIPLE DU WAGON 2419-D
La convention d’armistice n’est pas encore signée que Hitler, le 21 Juin 1940, déclenche une véritable opération « terre brûlée » à Rethondes. Il ordonne le transport à Berlin « du wagon historique de la dalle commémorative et du monument de triomphe gaulois ». La statue du général Mangin doit être détruite, le sol de la clairière labouré et symboliquement ensemencé de blé, mais, par contre, la statue du maréchal Foch épargnée. Tous les bâtiments rasés, et les monuments et le wagon emportés, cette statue restera seule, dominant la clairière en friche.

8 JUILLET 1940
Le wagon, halé par une longue remorque et par la route, arrive à Berlin. Il est exposé, quelques temps, au pied de la porte de Brandebourg puis, emmené au Tiergarten, le jardin d’acclimatation de la capitale, pour être offert à la curiosité du public.
1942 il est remisé dans un dépôt de la Reichbahn où il restera jusqu’en 1944.
rethondes

JANVIER 1945 (probablement)
Le « wagon trophée » arrive en gare d’Ohrdruf en Thuringe, placé sous la haute autorité des SS, et où les massifs de Thuronger Wald et de Harz sont truffés d’usines souterraines.
Le wagon de « Rethondes », en gare d’Ohrdruf attend, sans grande surveillance. Puis il est remorqué en direction de Crawinkel, près d’un champ de manœuvres où, d’après certains témoins, dont un déporté faisant partie d’un kommando récupérant des traverses de chemin de fer, il est incendié, probablement sur ordre, par les SS.

Quelques reliques subsistent de l’incendie : des lettres de bronze, l’emblème de la compagnie des wagons- lits, deux rampes. Elles ont été rendues au musée de l’Armée en 1995.

Page mise à jour le 04.07.2012 10:54

©Meriller-Vapeur 24
& jmquidet.